Agnès Varda : comment cette réalisatrice prolifique a longtemps été l’exception féminine de la Nouvelle Vague

Par Guillaume Loison
Publié le
Agnès Varda sur le tournage de « Lions Love (… and Lies) » (1969). JEFFREY BLANKFORT / MAX RAAB - CINÉ-TAMARIS
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Portrait La réalisatrice n’a pas attendu les hommes de la Nouvelle Vague pour réinventer librement le cinéma.
Pour aller plus loin
Agnès Varda a beau s’être illustrée vers la fin de sa vie en grande prêtresse du recyclage, l’histoire retiendra que l’autrice des « Glaneurs et la Glaneuse » (2000) fut surtout une artiste d’avant-garde. « Grand-mère de la Nouvelle Vague » (expression de son cru), chroniqueuse de l’âge d’or hippie dans la Californie des sixties, accompagnatrice du mouvement féministe dès la décennie suivante (elle signa le « Manifeste des 343 » dans « le Nouvel Observateur »), proto-startuppeuse avec sa maison de production Ciné-Tamaris, elle a repensé son esthétique à l’aune de la révolution numérique et a su pérenniser son image par des autobiopics ficelés comme des stories Instagram. Des « Plages d’Agnès » (2008) à « Varda par Agnès » (2019), on reste soufflé par sa dextérité à infuser les codes visuels du web dans son cinéma de bricoleuse.
Il serait réducteur de fixer à ses débuts de cinéaste l’orée de ce parcours de pionnière. Car, avant d’inventer, Varda s’est réinventée. Née à Ixelles, en Belgique, au sein d’une famille opulente et nombreuse, elle est baptisée Arlette, et peine à se reconnaître dans ce cadre bourgeois, rigide, austère, imposé par des parents qu’elle considère davantage comme de simples géniteurs, renâclant dès le plus jeune âge à « faire partie du paquet » (c’e…
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