Dans les films et séries, la famille américaine se métisse à vue d’œil

Et la famille, ça va, la famille ? C’était une constante dans la filmographie de Leonardo DiCaprio il y a quinze ans. D’une superproduction à l’autre, ses personnages avaient de fâcheux problèmes d’épouses suicidaires (Inception, Shutter Island, les Noces Rebelles, trilogie renommée «the Dead Wives Club» par Internet, soit le «club des épouses mortes») et de paternité contrariée. En habit d’agent secret, de flic ou de monsieur Tout-le-monde, Leo jouait les traumas du daron torturé, prêt à remuer ciel et terre pour ses petites têtes blondes. Littéralement, des enfants blonds en socquettes : un garçon, une fille, il y en avait toujours deux, parfois trois, avec pour mamans Marion Cotillard, Michelle Williams, Kate Winslet. Le foyer wasp comme noyau de la vision du monde américaine, sa matrice et son système solaire – incidemment, là où Hollywood regarde pour sonder la psyché du pays, fractures comprises.
Dans Une bataille après l’autre de Paul Thomas Anderson, en salles depuis mercredi, DiCaprio est devenu un marginal hirsute en robe de chambre, lancé à travers la fureur du monde à la poursuite de sa fille disparue
Libération