L’ancien diplomate et homme d’Etat monégasque Jacques Boisson se livre dans un récit autobiographique

Jacques Boisson demeure un pionnier de la représentation monégasque au sein des grandes organisations internationales. Il a suffi d’évoquer sa carrière au cours de la présentation de son livre "Chroniques d’un diplomate Monégasque", à la bibliothèque Louis-Notari, pour comprendre sa participation aux étapes décisives de l’ouverture diplomatique de la Principauté. Sans exagération, il en a même été souvent le moteur.

En autre exemple entendu au cours de cette audition, son poste dès 1993 de premier ambassadeur de Monaco auprès de l’ONU. "Certes, très impressionné de paraître devant 183 représentants, j’ai tout mis en œuvre pour défendre directement les positions de mon pays, a confié l’ancien Secrétaire d’État. Cela à tous les niveaux des enjeux mondiaux, comme l’environnement, les droits humains, la coopération culturelle, voire plus encore, et de nouer des alliances stratégiques."

Pionnier de la francophonie

L’auteur propose un récit volontairement intimiste de 238 pages, centré avec insistance sur l’humain et chargé d’intenses émotions. Il n’est donc pas uniquement question de narrer banalement une carrière autobiographique diplomatique point par point. Mais de présenter un retour sur souvenirs des "jours anciens" comme les nommait Verlaine dans ses "Poèmes saturniens" mis au goût du jour avec des sensibilités adaptées: solennelles, analytiques ou juste narratives.

Outre une grande place faite aux origines familiales, l’auteur, par ailleurs président d’honneur de l’association "Les Rencontres littéraires" qui portent le nom de son fils disparu, se confie sur ses découvertes, son goût pour l’histoire, les voyages, le droit international, et même son sentiment sous-jacent pour la politique. La trame est toute trouvée pour encadrer les grandes étapes chronologiques d’une existence où se mêlent vie personnelle et mémoire collective. Apparait ainsi le rôle de cet émissaire dans la création de l’Organisation internationale de la Francophonie qui a procuré à Monaco "une tribune culturelle et un pouvoir renforçant son identité au niveau de la langue officielle tout en élargissant les partenariats".

Des notes quotidiennes

La présentation de l’ouvrage n’aurait pas été complète sans mettre en exergue le rôle joué par ce diplomate dans l’ouverture vers l’Europe. Comme premier ambassadeur dans ce grand Conseil de 46 États membres à l’issue de son adhésion monégasque à partir de 2004, Jacques Boisson a contribué inlassablement à affilier la Principauté "dans tous les standards européens en matière de droits comme de gouvernance afin de renforcer cette crédibilité institutionnelle indispensable pour un État moderne". Entre autres, ses postes aux ambassades de Paris et Madrid confirment son impulsion de structurer un réseau diplomatique permanent.

Mais quelle est la genèse de cette forme de testament contre l’oubli? Un simple va-et-vient entre présent et souvenirs? Plus encore! À partir de brouillons quotidiens faits à traits de stylo dès potron-minet, ces documents ont attiré l’attention de sa collaboratrice et auteure Nycole Pouchoulin. Avec la volonté de remettre les textes dans le bon ordre aux fins de publication sous forme de témoignages du travail accompli pour les générations futures. Plusieurs exemplaires ont été dédicacés et offerts à ses nombreux amis à la bibliothèque Louis-Notari en présence de personnalités locales, des membres de sa famille, à deux pas du lieu de naissance de l’auteur et de ses premiers souvenirs, sur cette même voie autrefois dénommée rue de la Poste.