Tondelli pour le théâtre. « Dinner Party » était une performance unique dans les années 1980.

Difficile de croire que Dinner Party soit la seule pièce écrite par Pier Vittorio Tondelli : une écriture scénique brillante dévoile une histoire surprenante, où les rebondissements sont placés au bon moment et soutenus par un rythme parfait. En bref, ces mots étaient destinés à être prononcés, comme le veut la pratique théâtrale, mais ils résonnent aussi magnifiquement à la lecture. Au cœur des célébrations du soixante-dixième anniversaire de sa naissance – qui se poursuivent en Émilie-Romagne entre Bologne, Rimini et Corrège – Dinner Party en dit long sur l'écrivain corrègeois et sur une époque désormais lointaine comme les années 1980.

En réalité, le théâtre a toujours été un horizon vers lequel Tondelli s'est tourné, même si son écriture a ensuite pris d'autres directions. La biographie indique que, quelques années avant Dinner Party, Tondelli avait réalisé une adaptation du Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry, avec la promesse non tenue d'y revenir ultérieurement. En revanche, si l'on lit attentivement les romans, et plus encore les nouvelles, dans leurs dialogues et leurs structures narratives en général, on y trouve une grande théâtralité, propre à une tradition qui peut s'ouvrir aux expérimentations les plus audacieuses.

« Dinner Party », en deux actes, se déroule lors d'une soirée particulière des années 1980 (et au-delà) : le 11 juillet 1982, au stade Santiago Bernabéu de Madrid, l'Italie bat l'Allemagne de l'Ouest et devient championne du monde. Ce match se déroule en parallèle d'un dîner apparemment très bourgeois, organisé chez l'avocat Fredo Oldofredi, en présence de sa femme Giulia, de son jeune frère Didi (un écrivain désormais ivre), du jeune artiste Alberto et de l'éditrice Mavie, tous réunis pour fêter le retour de leur ami Tommy, tous indifférents aux exploits footballistiques, tous intrigués par l'arrivée de la mystérieuse actrice Annie. Apparemment basée sur une conversation légère, la comédie frappe par ses nuances vives et dures qui marquent profondément les protagonistes.

Le secret de Dinner Party réside précisément dans cet équilibre préservé par son auteur, qui y reviendra sans cesse, des études préparatoires aux différentes versions, jusqu'au titre final. Ses origines remontent au début de 1984, et la version originale semble avoir été écrite d'une seule traite. L'année suivante, il fut présenté au Premio Riccione, où il remporta un prix prestigieux. Les citations saluèrent « l'entrée au théâtre d'un narrateur émergent », soulignant « un dialogue sec et ironique ». Ce cadre fait de Dinner Party, encore aujourd'hui, une référence intéressante dans le monde du théâtre italien contemporain.