Le péché ultime d'Hollywood
Nous sommes au siècle des franchises, cela ne fait aucun doute : les films les plus rentables que nous obtenons d'Hollywood sont généralement des préquelles, des suites, des remakes, des reboots , etc. Nous parlons avant tout de films familiaux, ainsi que du lucratif genre de l'horreur, qui souffre également de séquelles . Le cinéma indépendant ou d’auteur n’est pas encore tombé dans ce trou créatif. Les raisons de cette tendance sont évidentes : minimiser les risques avec un produit connu et dont la rentabilité a été prouvée, qui n’a plus besoin d’être survendu ou surpromu. On ne peut pas non plus sous-estimer le rôle joué par l’essor des séries depuis le début du millénaire. En étirant une idée jusqu'à l'impossible, ils ont habitué le spectateur moyen à la sérialité, et l'ont éloigné des salles de cinéma, lui offrant une alternative confortable et sans risque commercial : il suffit d'appuyer sur play , et de laisser les épisodes s'enchaîner les uns après les autres.
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Mais le cinéma a encore des raisons d’espérer. Si le plus inquiétant était le manque de grands films destinés à un public adulte de masse, The Sinners est devenu le grand espoir noir. Cette grande soirée blues afro-américaine, distribuée par Warner, réalisée par Ryan Coogler, et se déroulant dans le Mississippi des années 1930, nous permet de rêver d'un monde meilleur : c'est hypnotique, intelligent, très sexy, assez terrifiant, et, bien sûr, politique, si l'on regarde du côté de la Maison Blanche. Il est en passe de générer 330 millions de dollars de recettes dans le monde entier. Il a réussi là où Babylon (2022), une production similaire, a échoué, malgré la présence de Margot Robbie, du réalisateur Damien Chazelle ( La La Land ) et d'un sujet des plus attrayants : Hollywood dans les Années folles. Reste à savoir si The Sinners ouvre la voie à d’autres idées aussi risquées que rafraîchissantes, ou si l’on ne peut qu’attendre The Sinners 2 . Il faudra davantage de triomphes comme celui-ci pour changer à nouveau les règles du jeu hollywoodien.
lavanguardia
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