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Redécouvrir Andrea Appiani à Milan, qui a immortalisé les splendeurs de Napoléon

Redécouvrir Andrea Appiani à Milan, qui a immortalisé les splendeurs de Napoléon

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L'exposition organisée par Mazzocca et Leone et réalisée par la Municipalité en collaboration avec le Louvre et le Musée de Malmaison est l'illustration parfaite du talent de l'artiste qui a célébré la gloire de Bonaparte.

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L'artiste qui a célébré la gloire de Napoléon Bonaparte, conquérant d'Italie, Premier Consul, Président de la République et premier roi d'Italie, revient dans sa ville natale, Milan, grâce à l'exposition organisée par Fernando Mazzocca et Francesco Leone (Appiani, Le Néoclassicisme à Milan), organisée par la municipalité de Milan en collaboration avec le Louvre et le musée de Malmaison. L'exposition, présentée jusqu'au 11 janvier au Palazzo Reale, présente quelques-uns de ses splendides portraits, ainsi que les œuvres qui ont consacré son talent à la cour des Habsbourg et de Bonaparte. Parmi celles-ci figurent une reconstitution des Gloires de Napoléon d'après des photographies prises dans les années 1930, et le retour du carton de la fresque de la salle du Trône, vendu à Napoléon III par sa belle-fille, du Louvre.

L'intéressant est de découvrir qu'Andrea Appiani, né en 1854 et mort en 1817, quatre ans après l'accident vasculaire cérébral qui le frappa à l'âge de 59 ans, l'empêchant de terminer les fresques de la Salle des Lanternes et La Chute des Géants foudroyés par Jupiter, alias Napoléon, une grande fresque de la Salle des Cariatides, était déjà Appiani bien avant de rencontrer le général Bonaparte, qui entra triomphalement à Milan à l'été 1796, après avoir vaincu les Autrichiens à Lodi en mai. Et en effet, cette exposition est une parfaite illustration de son talent d'artiste aux prises avec des sujets mythologiques comme les temperas sur l'Enlèvement d'Europe réalisées à l'âge de trente ans, qui représentent la nymphe sur le dos d'un taureau ou Vénus qui la console en lui présentant l'Amour , ou avec les scènes religieuses des fresques de la coupole de San Celso réalisées à l'âge de quarante ans, et encore avec les marqueteries en bois pour les meubles de Maggiolini, ou les portraits d'hommes illustres comme Giuseppe Parini, qu'il rencontra à l'âge de vingt ans et qui intercéda pour lui auprès du comte Greppi, lui ouvrant les portes des nouvelles décorations du Palais Archiducal d'alors.

Génie à tous égards , Appiani s'inspirait dès ses débuts de la peinture lombarde du XVIe siècle, des œuvres de Jules Romain, et s'exerçait au dessin sur le carton de l'École d'Athènes de Raphaël, conservé à l'Ambrosienne . Pour contourner la jalousie de ses rivaux qui l'entravaient, il passa sans difficulté du dessin à la peinture, et de la gravure aux décors de La Scala. Sa rencontre avec Bonaparte, interceptée dès son arrivée à Milan et aussitôt immortalisée dans un superbe dessin au fusain, à la chevelure rebelle et au regard perçant, marqua la consécration de l'artiste déjà établi, qui atteignit son apogée auprès du nouveau roi. Preuve en est la sélection de quelques portraits, parmi les centaines réalisés en vingt ans, tous profonds, mystérieux, pleins de grâce, qu'ils célèbrent la gloire du général Desaix, enquêtent sur les ruses du vice-président de la République Melzi d'Eril, la vanité du ministre de la Guerre, le marquis Trivulzio, ou du ministre de l'Intérieur du royaume, le marquis di Breme, ou qu'ils révèlent l'introspection absorbée de Joséphine de Beauharnais, la douceur de sa belle-fille, Amélie de Bavière, épouse du vice-roi Eugène, ou la distraction de Francesca Milesi Traversi, peinte de dos sur un paysage nuageux. Et c'est ce que démontrent surtout les Fasti di Napoleone, perdus mais reproduits grâce à des photographies de la frise de deux cents mètres qui longeait le parapet de la galerie de la Salle des Cariatides, avec trente-neuf peintures à la détrempe peintes en clair-obscur pour reproduire l'effet des anciens bas-reliefs et glorifier l'épopée napoléonienne avec le récit des vingt et un actes héroïques accomplis entre 1796 et 1807.

L'œuvre, la seule réalisée par Appiani au Palais Royal, s'inspire de l'Antiquité, mais constitue un roman moderne. Commencée en 1800, elle fut achevée en 1807 pour célébrer la paix de Tilsit. Lorsque le Congrès de Vienne rendit le pouvoir aux Habsbourg, les toiles d'Appiani, symboles d'une humiliation intolérable, furent retirées et rangées dans la garde-robe de la cour. En 1828, l'archiduc Rainier les fit remonter dans une salle du rez-de-chaussée du palais de Brera ; dix ans plus tard, l'espace vide fut comblé par les « Fasti di Maria Teresa e dei suoi successori » de Carlo Arienti. En 1860, les Fasti di Napoleone retrouvèrent leur gloire d'antan avec l'entrée triomphale à Milan de Victor-Emmanuel II de Savoie, grâce au soutien de Napoléon III, fils d'Hortense de Beauharnais et frère de Bonaparte. Elles y restèrent jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, lorsque les bombardements d'août 1943 provoquèrent un incendie dans les combles de la salle des Cariatides et l'effondrement de la voûte, d'une partie du stuc, de la galerie et peut-être même de la frise des Appiani. Certains chercheurs espèrent également que l'original sera finalement retrouvé.

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